• Nouvelliste, lundi 20 septembe 2010

     

    Germain Clavien vient de sortir un nouvel ouvrage intitulé « Notre vie » aux Editions L’Age d’Homme. Le romancier est aussi poète.

    Compte rendu et interview par J-M. Theytaz.

    "L’écrivain nous offre cet automne un véritable bain de jouvence avec un livre de poésie frais, dense, profond, qui prend le quotidien à bout de bras. Dans une langue fluide, avec une musique douce et lancinante, Germain Clavien nous dit le monde dans son âpreté, sa vigueur, sa tendresse et ses chemins intérieurs. Une préface de Pierre Fournier fait référence à Verlaine, Apollinaire, des poètes qui ont su allier le chant de la langue avec les remous et les houles de notre monde."

     

    Interview

    Un vrai retour à la poésie après des décennies sur la «Lettre à l'imaginaire»  pourquoi avez-vous choisi de revenir à ce genre littéraire ?
    - Je n’ai pas choisi de revenir à la poésie, c’est elle qui s’est rappelée à moi. Cela s’est imposé du dedans, je sentais le besoin de revenir à l’essentiel, de m’attacher à ce qui demeure et de l’approfondir.


    Vos thèmes ont souvent trait à la nature avec laquelle vous vivez en osmose ; quelles relations entretenez-vous avec la nature?
     - Des relations profondes et très chères qui m’ont beaucoup manqué et fait souffrir au temps de l’internat ou pendant mes treize ans à Paris. Fils de paysan, je suis né dans une ferme, à la campagne, et cela ne s’oublie pas. La nature est avant tout pour moi le moyen le plus sûr de retrouver l’enfance, ce monde merveilleux des premières découvertes, des premières émotions. Ouvrir ma fenêtre au matin sur les arbres de mon verger, les voir fleurir au printemps, se couvrir de fruits à l’automne, poursuivre l’obscur travail des racines tout au long de l’hiver, les branches pleines d’oiseaux, est une joie qu’il faut la poésie pour dire.


    Il y a aussi le temps qui passe, la solitude et la musique des jours... 
    - Oui, le temps, comme vous dites, le temps qui nous coule entre les doigts et qu’on aimerait retenir, plus particulièrement quand on commence à voir le bout du chemin…

    Peut-on parler de vers libres dans vos textes, qui correspondraient à une certaine philosophie faite d'ouverture au monde et de liberté d'existence?

    - Philosophie faite d’ouverture au monde et de liberté, soit, mais je me demande si l’on peut jamais parler de vers libres en poésie. Ne faut-il pas suivre le rythme intérieur que l’émotion nous dicte et cela ne va pas sans attention, sans effort, sans travail.

     

    Estimez-vous avoir une proximité avec Philippe Jaccottet, Yves Bonnefoy,Georges Perros...?   

    - Avec Philippe Jaccottet, bien sûr, mais plus qu’avec Bonnefoy ou Perros, avec des poètes plus proches de la terre et du peuple, espagnols ou portugais, comme Antonio Machado ou Fernando Pessoa, un Tchèque comme Seifert, des Russes comme Essenine ou Anna Akmatova.

     

    Ce livre est-il un tournant dans votre travail ou reviendrez-vous à la «Lettre à l'Imaginaire»?

    - C’est un tournant qui va en susciter d’autres, j’espère, il m’a donné tellement de joie. Mais la « Lettre à l’Imaginaire », je ne pourrai certainement pas l’abandonner, les tomes 21, 22, 23, sont déjà écrits sous forme de notes ou de brouillon.


    La poésie a-t-elle la place qu'elle mérite dans le monde littéraire contemporain?

    - Oh non ! Ce n’est pas que les poètes manquent pourtant, mais les éditeurs se font tirer l’oreille pour publier des recueils et combien de journaux publient encore des poèmes !  

     

     


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires